L'ex gouverneur de la Banque Centrale, Fritz Jean, critique les autorités gouvernementales, selon lui, responsables de la forte dépréciation de la gourde par rapport au dollar.

Le taux de change a franchi la barre des 50 gourdes pour un dollar américain en début de semaine.

M. Jean soutient que la mauvaise gestion des finances publiques, les montants énormes consacrés aux déplacements des officiels à l'étranger et le financement de programmesd'assistance sociale figurent parmi les causes de la dépréciation de la gourde. Les dépenses de fonctionnement sont passées entre 2013 et 2014 de 15 à 37 milliards de gourdes, signale M. Jean président de la chambre de commerce du Nord Est.

Il juge inconcevable des dépenses de voyages alors que le pays est confronté à un déficit budgétaire et que le financement de la Banque Centrale est sollicité.

Outre les " dérives " des autorités gouvernementales, l'économiste cite également la perte des recettes résultant de la baisse des prix des produits pétroliers. Ces pertes sont estimées à 7 milliards en 2014, révèle M. Jean.

La faiblesse de la production nationale est également l'une des causes de la dépréciation. M. Jean rappelle que 60 % des aliments consommés sont importés.

Il fait remarquer que les interventions de la Banque Centrale n'ont pas permis de contrôler le taux de change. Le crédit au secteur public est passé de 19 à 26 milliards de gourdes entre 2013 et 2014, révèle t-il appelant les leaders de la société civile à faire pression pour que le gouvernement adopte des dispositions pour "arrêter l'hémorragie".

LLM / radio Métropole Haïti