Wednesday, September 30, 2015

Tropicana peut aider à moderniser le Konpa »

Tropicana peut aider à moderniser le Konpa »

60 ans du compas
Quoi de mieux que de reprendre notre série dédiée aux 60 ans du konpa direct avec Maestro Ti Blan ? Le saxophoniste émérite de l’Orchestre Tropicana, tout en souhaitant la modernisation du rythme de Nemours, nous avoue que lui et son orchestre sont prêts sur demande à aider en ce sens via suggestions, conseils et coaching. Le point de vue d’un homme qui n’a connu qu’un seul orchestre.


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Le konpa se doit d’évoluer, sinon… « Le konpa direct, à ses débuts, était quelque chose de sérieux. Plusieurs générations se sont succédé et y ont apporté leur touche. Jusque dans les années 80, c’était un sujet de fierté tant ici qu’ailleurs. Mais le konpa est un rythme, donc il est appelé à évoluer, sinon il meurt. C’est là la faiblesse de cette musique aujourd’hui : elle refuse de se moderniser, d’aller de l’avant. Voilà pourquoi les tubes sont rares depuis quelques années. Le konpa direct ne voit pas le temps passé. Ticket peut convenir que le konpa a des problèmes actuellement. » Tropicana ne fait pas du konpa direct « Tropicana fait du konpa fusé, ou ‘’roussi’’ pour les intimes, nos djokanèl, qui seront nombreux à lire cet article. On ne fait pas du konpa pur. Pour ne pas perdre le grand public dans une explication savante, laissez-moi établir le distinguo de la manière la plus simple et facile. Pour le konpa organique, il faut le tambour et le gong. Il faut que le tambour résonne pidim, pidim et le gong tenk tenk tenk. Or, Tropic sur le tambour fait pim pim, pim… Tout comme la fusée, dans notre musique, la mélodie a tendance à juste titre à évoluer sans cesse. Pour le commun des mortels, on fait du konpa, mais nous autres, nous savons que nous explorons autre chose, nous allons au-delà. » Mon contact avec le konpa direct, c’est quand on joue avec d’autres djaz « Si mon véritable premier contact professionnel avec la musique remonte à mes 20 ans quand Tropicana m’a embauché en 1964, mon contact avec le konpa direct c’est à chaque fois que l’on joue avec d’autres groupes ! Je ne peux me rappeler de la première de ces tant de fois. Moi, j’ai passé toute ma vie dans Tropicana. C’est bien ma vie, et je n’éprouve à ce jour aucun regret de m’y accrocher encore. Je n’ai jamais été ailleurs et j’en ai point l’envie. Je dispense des cours de musique en privé, mais je n’ai jamais fréquenté d’autres djaz. Mes groupes préférés sont tous ceux qui font de bonnes choses « Je suis musicien depuis longtemps, donc j’ai l’oreille pour distinguer de loin si une musique est bonne ou mauvaise. Le morceau qui marche à la radio ou sur la télévision n’est pas forcément de qualité. Alors quand on me demande mes groupes préférés, on me met carrément dans l’embarras du choix, car ils sont nombreux et je les aime pour toutes sortes de raison. En ce qui concerne les chansons préférées, elles sont tout aussi nombreuses. Puisque que vous insistez, je cite « Rezilta » de Zenglen. C’est un bon morceau, avec du groove, de bonnes paroles qui motivent… Je dois vous avouer que sur scène, c’est désagréable par contre. Les gars en live n’arrivent pas à assurer le bon résultat obtenu en studio. Un artiste se doit de pouvoir produire sur scène quelque chose qui va au-delà de la retouche en studio. J’aime aussi toutes les chansons d’Arly Larivière. Finalement il a prouvé que pitit tig se tig. C’est un fils qui honore son père. Il est super ! » Tropicana peut aider à moderniser le konpa « Nos contacts avec d’autres groupes et artistes nous ont permis de découvrir la paresse et l’ignorance de tant d’acteurs du milieu du konpa. J’ai été souvent étonné de constater que beaucoup de musiciens évoluant dans des djaz ne savent pas lire une partition. C’est là le problème du konpa. Beaucoup de ses musiciens ne sont pas partisans du moindre effort. Sur le plan macro, le konpa souffre d’un manque de renouvellement depuis plusieurs années. On ne peut pas concevoir de produire du konpa identique à celle l’époque de Nemours. Il faut s’adapter au temps. Le zouk, qui est un rejeton du konpa, fait ses preuves mieux que le konpa lui-même. Or, le zouk est par essence une modernisation du konpa. On doit se fixer un objectif à partir de cette fièvre des 60 ans et essayer de l’atteindre dans un délai tout aussi fixe. On doit trouver la route pour accéder à cette modernité ô combien nécessaire au konpa. Moi, je suis prêt, et c’est aussi le cas pour Tropicana, à m’asseoir avec des musiciens du konpa pour leur prodiguer des suggestions, des conseils, discuter. On peut même assurer du coaching, car on sait nous autres comment enclencher des changements à la base d’une musique. C’est seulement en modernisant le rythme de Nemours Jean-Baptiste qu’on peut le présenter sur d’autres marchés. »

Sécurité : L'armée dominicaine toujours déployée le long de la frontière

Sécurité : L'armée dominicaine toujours déployée le long de la frontière
26/09/2015 11:24:02

iciHaïti - Sécurité : L'armée dominicaine toujours déployée le long de la frontière
À l’approche des élections présidentielle en Haïti, période d’incertitude et de violence, le Lieutenant-Général William Muñoz Máximo Delgado, Ministre dominicain de la Défense a affirmé vendredi que la frontière était bien protégée et actuellement calme et que les forces armées étaient prêtes pour toutes les opérations nécessaires pour assurer la sécurité du territoire dominicain.

Il a demandé à la population dominicaine de ne pas s’inquiéter, que la frontière était protégée, dans le cadre de l'opération « Bouclier » lancée le 2 janvier 2015 et toujours en vigueur. Rappelons que l’Opération Bouclier assure la sécurité de la frontière dominicaine, par le déploiement de troupes tout le long de la frontière terrestre

10 Forgotten Historic Facts about Haiti

10 Forgotten Historic Facts about Haiti

1. Haiti was the first independent nation in Latin America, and the first post-colonial independent black-led nation in the world, and the only nation whose independence was gained as part of a successful slave rebellion.
Haiti Black Nation
2. The recorded history of Haiti began on 5 December 1492 when the European navigator Christopher Columbus happened upon a large island in the region of the western Atlantic Ocean that later came to be known as the Caribbean.
Columbus Haiti
3.  When Christopher Columbus discovered the island , He initially thought he had landed in India or Asia .
Columbus Voyage
4.  The first president of Haiti was Jean Jacques Dessalines ( 1758 -1806).
JJ Dessalines
Dessalines was the the leader of the Haitian Revolution and later ruled the country when it became independent . He renamed the island Haiti and also crowned himself Emperor Jacques I of Haiti.


5. Wondering if there was ever a woman in the office, the answer is yes !
Haiti Woman President
Ertha Pascal Trouillot was he first woman president of Haiti was . From 1990 to 1991, she was the provisional President of Haiti for 11 month . She was the First woman in Haitian history to hold  that office.


6. Initially named Hispaniola Haiti pronounced “Ayiti” means land of high mountains . The name was given by the native habitants of the island.
land of high mountains
7.  Haiti’s capital, Port-Au-Prince,  was founded in 1749 and was named for the Prince, a French ship anchored in the bay.
PAp
8. In 1862, The United States recognizes Haiti as a republic when President Abraham Lincoln was in office .
Lincoln
9. In 1880 , The National Bank of Haiti was founded by President Salomon.
Haiti National Bank
10.  Haitian Creole is recognized as a Haiti’s official language in 1961.
Kreyol
Sources
88 Little Known Facts About Haiti. (2010). Retrieved fromhttp://facts.randomhistory.com/haiti-facts.html
Ertha Pascal-Trouillot. (2012). Haiti Observer. Retrieved fromhttp://www.haitiobserver.com/blog/ertha-pascal-trouillot.html
Facts about Haiti. (n.d.). Retrieved fromhttp://www.mohhaiti.org/about_haiti#.VgMVRI9Viko
Haiti Fast Facts. (2015). CNN. Retrieved fromhttp://www.cnn.com/2013/10/17/world/americas/haiti-fast-facts/
Haitian Creole. (2014). Retrieved fromhttp://aboutworldlanguages.com/haitian-creole
The National City Bank of New York & Haiti. (2013). The Public Archive. Retrieved from http://thepublicarchive.com/?p=3825
By Jade G. Pierre, Digital Marketing Intern

Haïti VS République dominicaine: Réginald Boulos écrit à l’Union européenne

Haïti VS République dominicaine: Réginald Boulos écrit à l’Union européenne

L’entrepreneur haïtien Réginald Boulos, ancien grand patron du secteur privé national, a écrit à l’ambassadeur de l’Union européenne en Haïti pour exprimer son désaccord face aux propos du chef de la délégation de l’Union européenne en République dominicaine, Alberto Navarro, relatifs aux récentes mesures prises par le gouvernement haïtien aux fins de régulariser le commerce entre Haïti et la République dominicaine. M. Navarro s’est insurgé contre cette mesure, prétextant qu'elle entraînera une augmentation des prix des produits de plus de 40% en Haïti. Réginald Boulos ne partage pas cet avis. Nous publions in extenso la lettre de M. Boulos.

Réginald Boulos
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Port-au-Prince, le 25 septembre 2015 Monsieur l'Ambassadeur, Nous avons été surpris de la déclaration du Chef de la Délégation de l’Union européenne en République dominicaine, M. Alberto Navarro, relative aux mesures prises par notre gouvernement aux fins de régulariser le commerce entre Haïti et la République dominicaine et, du coup, freiner la contrebande qui prive notre pays de fonds nécessaires et indispensables à son développement endogène. Dans une déclaration largement relayée dans la presse internationale, M. Navarro s'insurge contre cette mesure, prétextant qu'elle entrainera une augmentation des prix des produits de plus de 40%. Permettez, Monsieur l’Ambassadeur, que je vous dise qu’aucune donnée ne supporte une telle affirmation pour le moins irréfléchie et disproportionnée. Cette sortie alarmiste nous semble participer d’une démarche visant la défense exclusive et la protection du secteur dominicain des affaires au détriment des intérêts économiques vitaux d’Haïti. Nous en sommes d’autant plus surpris qu’elle est en net décalage par rapport aux prises de positions de plusieurs instances de la communauté internationale sur la nécessité pour Haïti d’élargir son assiette fiscale et d'intensifier la lutte contre la corruption et la contrebande. Contrairement aux allégations du Chef de la Délégation de l’UE en République voisine, les données à notre disposition ne suggèrent nullement que les mesures correctives annoncées par le gouvernement haïtien induiront des effets inflationnistes. Cette flambée éventuelle des prix dont parle M. Navarro supposerait que : 1) Les contrebandiers d'aujourd'hui passent à leurs clients les économies de taxes et de droits de douane découlant de la contrebande. La corruption et la contrebande ont un prix qui bénéficie principalement aux corrompus et aux corrupteurs ; 2) Le coût du transport par les points de passage frontaliers clandestins ne peut être évalué ; 3) Le coût du transport maritime est, sera et restera plus élevé que celui lié au transport terrestre clandestin. Je vous fais remarquer, par ailleurs, que ces mesures s’inscrivent dans une perspective de relance et de promotion de la production nationale, la seule politique viable à même de garantir à notre pays l’autosuffisance alimentaire et une baisse substantielle du coût de la vie. La réduction de la contrebande et la régularisation du commerce transfrontalier permettront au Trésor public d’augmenter ses revenus et de se donner les moyens indispensables au financement de projets d’envergure dans les secteurs de l'agriculture, de l'agro- industrie et du tourisme. Les retombées positives toucheront également le social par l’amélioration de la qualité des services offerts aux couches vulnérables et la multiplication des opportunités d’emploi. Ce parti pris implicite de M. Navaro en faveur de la contrebande au désavantage d’Haïti a tout l’air d’un déni d’humanité qui ne reconnaît aux chômeurs et aux nécessiteux haïtiens de tous ordres, lesquels il feint de défendre, le droit à un emploi durable, à un logement décent, à une éducation de qualité et à des soins de santé adéquats. Il est de mauvais ton que des membres de la communauté internationale interviennent pour défendre le commerce illicite de marchandises. L'Union européenne joue, depuis plusieurs années, un rôle clé d’accompagnateur dans les processus de développement économique, d’apaisement social et d’institutionnalisation démocratique en Haïti. Cet effort remarquable d’accompagnement doit continuer dans l’engagement durable et la promotion d’initiatives binationales soutenables équilibrées entre Haïti et la République dominicaine. Les amis européens des deux nations sœurs qui se partagent l’île d’Haïti doivent favoriser, en toute équité et sans esprit partisan, la recherche de solutions communes aux problèmes qui constituent des irritants majeurs dans les relations qu’elles entretiennent entre elles. Faute de quoi, l’aide au développement de l’UE à Haïti ne produira les effets transformateurs escomptés. Recevez, Monsieur l’Ambassadeur, mes salutations distinguées. Réginald Boulos Citoyen haïtien et entrepreneur Monsieur Vincent Déger Ambassadeur de l'Union européenne en Haïti

Haïti et la Chine : Une coopération gagnant-gagnant

Haïti et la Chine : Une coopération gagnant-gagnant

Pour marquer les 66 ans de la fondation de la République populaire de Chine, le nouveau représentant du Bureau commercial de Chine en Haïti, Ling Jun, a organisé lundi soir une réception. La cérémonie s’est déroulée en présence de plusieurs autorités haïtiennes, du corps diplomatique et consulaire, ainsi que des représentants de la société civile et des hommes d’affaires.

Le secrétaire d'État aux Affaires étrangères, Henri Robert Sterlin, le nouveau représentant du Bureau commercial de Chine en Haïti, Ling Jun; Le Premier ministre Evans Paul; le ministre de la Justice, Pierre-Richard Casimir; le président du Sénat Andrice 
Moranvil Mercidieu
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A cette occasion spéciale, les discours officiels ont mis l’accent sur le rapprochement des deux pays qui se renforce, notamment en matière de coopération internationale, aussi en termes de développement à tous les niveaux. Qu’il s’agisse du représentant du Bureau commercial de Chine en Haïti, Ling Jun, et du secrétaire d’État aux Affaires étrangères, Henri Robert Sterlin, leur discours de circonstance ont porté sur les rapports entre Haïti avec Pékin, également sur le fossé qui se creuse entre les deux pays en matière de développement. Une coopération sino-haïtienne, dit-on, qui se développe depuis déjà plusieurs années dans divers domaines, entre autres, l’agriculture, l’éducation et les infrastructures. La cérémonie a été rehaussée par la présence de nombreuses personnalités haïtiennes et étrangères, dont l’ambassadeur de France, Elisabeth Beton Delègue ; l’ambassadeur d’Allemagne, Klaus Peter Schick ; l’ambassadeur du Canada, Caldwell St-Onge ; le Premier ministre Évans Paul ; le ministre de la Justice, Pierre Richard Casimir ; le ministre de la Communication, Mario Dupuy ; le président du Sénat, Andrice Riché ; le directeur du quotidien Le Nouvelliste, Max E. Chauvet ; le rédacteur en chef du Nouvelliste, Frantz Duval ; et l’ex-ministre des Finances, Marie Carmelle Jean-Marie. Au cours de cette rencontre pleine de convivialité, le représentant officiel du gouvernement chinois, a souligné que pendant les 66 dernières années, la Chine s’est transformée du système de nouvelle démocratie à celui de socialisme. Il estime que la Chine se tient toujours au rang des pays en développement, s’emploie dans la préservation de paix et dans la promotion de développement commun. D’après le diplomate, après plus de 30 ans de la politique d’ouverture et de réforme, la Chine est devenue la deuxième puissance économique mondiale. Elle promet, d’une manière continuelle, sa contribution constructive au monde entier, en promouvant positivement la stratégie d’ouverture gagnant-gagnant. En 2014, le PIB de la Chine a, pour la première fois, franchi le seuil de dix mille milliards de dollars américains. En tant que le plus grand pays du commerce de marchandise et de la réserve de change, le troisième plus grand pays à investir à l’étranger, la Chine est devenue le plus grand partenaire commercial de 120 pays, sa volume annuelle d’investissement étant de 140 milliards de dollars américains et sa monnaie, renminbi, étant la cinquième plus grande monnaie paye au monde. Les pourcentages de sa contribution à la croissance économique au monde et à l’Asie sont respectivement 30% et 50%. Une amitié franche entre les deux peuples Tout en faisant l’éloge de l’amitié franche et sincère qui se développe au fil des ans entre les deux peuples, le représentant de Pékin confie que le peuple chinois garde toujours un sentiment amical envers le peuple haïtien. Il a fait savoir que la Chine et Haïti sont des pays en voie de développement avec la même tâche commune pour le redressement économique national et l’amélioration du niveau de vie du peuple, et partagent une complémentarité économique avec une grande potentialité de coopération dans de multiples domaines ainsi que des réalisations préliminaires en matière d’infrastructure, d’agriculture, de pêche et d’énergie. «Pendant les dernières années, les entreprises chinoises se sont engagées dans les édifications économiques d’Haïti avec leurs forces techniques, financières et intellectuelles. Le montant total d’import et d’export entre les deux pays a dépassé 300 millions de dollars américains en 2014. Il y a quelques jours, les deux parties venaient de signer un protocole d’entente pour mise en œuvre de quatre projets sur la construction de route entre Malpasse et Port-au-Prince, et Carrefour Joffre (Gonaïves)/Port-de-Paix, et la construction d’un téléphérique reliant Labadie et la Citadelle Laferrière, et 290 millions de dollars pour le projet de réhabilitation et d’agrandissement de l ‘aéroport international Toussaint Louverture est sur le point de commencer», indique le diplomate. Par ailleurs, il a souligné que l’échange culturel joue aussi un rôle important dans les relations bilatérales. Les deux parties renforceront leur coopération dans le secteur de l’enseignement du chinois et l’échange sportif. «Le gouvernement chinois fournit chaque année des bourses d’étudeS aux étudiants haïtiens dont le nombre en 2015 est de 25 personnes, on souhaite qu’ils puissent servir la patrie après leurs études en Chine et devenir les participants constructifs pour promouvoir la coopération dans divers domaines de nos deux pays», renchérit-il. Une coopération multidimentionnelle Prenant la parole à son tour, le secrétaire d’État aux Affaires étrangères, Henri Robert Sterlin, a dans une intervention magistrale fait savoir que les deux pays ont toujours entretenu de bonnes relations d'amitié. Et ces relations ont donné lieu à une coopération multiforme et multisectorielle. Il croit que si les deux pays se rapprochent d’année en année sur le plan diplomatique et que les relations bilatérales vont bon train, une distance énorme les sépare cependant au point de vue politique, social et économique. Réaffirmant l’amitié sino-haïtienne, le secrétaire d'État a profité de cette occasion pour rappeler que Pékin se positionne comme un investisseur majeur dans la région. « Je dois vous dire que le gouvernement haïtien souhaite ardemment que ces liens de fraternité, de compréhension mutuelle, de solidarité et de coopération, qui caractérisent les relations entre la Chine continentale et Haïti, se resserrent davantage au bénéfice de nos deux peuples », a-t-il poursuivi, après avoir fait l'éloge des relations entre les deux États.

Les bananes d’Haïti classées Premium, disponibles dans les supermarchés d’Allemagne

Les bananes d’Haïti classées Premium, disponibles dans les supermarchés d’Allemagne

Les deux containers de bananes organiques d’Agritrans S.A. sont bel et bien arrivés à bon port. Le 9 septembre 2015, le bateau Crown Garnet de la ligne maritime Cool Carrier appareillait au port du Cap-Haïtien et une dizaine de jours plus tard, le mardi 22 septembre, il jetait l’ancre à Hambourg pour livrer la marchandise à Port International, l’acheteur. Les bananes de Trou-du-Nord de la Agritrans ont passé tous les tests et sont classées « Premium », dans le haut de gamme de la catégorie produits organiques.

Les premières caisses de bananes défilent sur le tapis roulant suscitant des applaudissements spontanés
Ambassade d'Haïti en Allemagne
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Jovenel Moïse ne s’en cache pas : il vit un rêve éveillé. Le projet de Agritrans prend chaque jour un peu plus forme. « Après les tests en Allemagne, les bananes en provenance d’Haïti sont classées premium et chaque caisse de 18 kilogrammes sera payée deux euros de plus que pour la qualité standard », se réjouit celui qui reste un entrepreneur agricole dans l’âme en dépit de son statut de candidat à la présidence. « Nous avons commencé les travaux le 9 septembre 2013, 24 mois plus tard, la terre, l’eau, les plants, la ferme, les installations, les sachets, les caisses utilisées et surtout les fruits produits par Agritrans à Trou-du-Nord ont réussi tous les examens et rencontrent les standards les plus exigeants du marché européen de la banane », se félicite-t-il. « Il nous faut cependant continuer à travailler pour fournir 160 000 tonnes de bananes par an. Nous avons trois ans pour arriver à ce niveau et passer de deux containers exportés le 9 septembre à 150 par semaine, chaque semaine. » Alors que la compagnie Agritrans cherche des investisseurs étrangers pour satisfaire ses besoins en capitaux, de nouveaux équipements sont en train d’être installés sur la ferme et une mûrisserie est en phase de finalisation. D’ici fin octobre, en plus d’exporter, Agritrans sera en mesure de livrer 80 tonnes de bananes (des figues mûres) par semaine au marché haïtien. Pour Jovenel Moïse, évoluant dans la filière banane depuis des années (il possède des plantations de bananes plantains dans le Nord-Ouest), l’agriculture est une affaire de patience. « La banane est le fruit de la patience. Nous avons passé 24 mois à franchir des étapes. Une plantation ce n’est pas comme acheter un bateau de ciment. Les investisseurs d’Agritrans n’auront droit à des dividendes que dans sept ans, tout ce qui est gagné est réinvesti pour le moment », explique-t-il au Nouvelliste très tard mardi soir après une journée à mener campagne. « Les premiers succès du projet Agritrans prouvent, si besoin était, qu’Haïti peut trouver des ressources endogènes pour son développement dans l’agriculture, par exemple. Ils sont une invitation pour que chaque Haïtien fasse sa part », estime celui qui se bat depuis plus de dix ans pour convaincre ses interlocuteurs que son rêve était viable. Les précisions du nouveau président d’Agritrans « La première cargaison de bananes qui a quitté la plantation n’était pas une cargaison expérimentale », explique Pierre-Richard Joseph, coupant court à la rumeur qui voulait faire croire le contraire. Le nouveau P.D.G d’Agritrans S.A., joint au téléphone le mardi 29 septembre en fin d’après-midi, a pris sur lui d’expliquer que cette cargaison avait déjà fait l’objet de plusieurs tests, notamment celui du sol et des contrôles de qualité avant d’être vendue aux Allemands. L’Allemagne étant le client, la porte d’entrée pour le Vieux Continent, il a fallu que la banane originaire de Trou-du-Nord se soumette à d'autres tests standards de l’Union européenne. « Qu’elle a d’ailleurs passés avec brio », souligne Pierre-Richard Joseph, un brin de fierté dans la voix. Agritrans est désormais détentrice d’une certification organique européenne qui déclare sa banane « premium », de première qualité, sans aucun résidu. « Notre banane se classe très haut dans le standard européen, qui est un standard strict », a-t-il ajouté. Pierre-Richard Joseph a tenu à désenfler ce mardi après-midi une autre rumeur qui prétend que la qualité de la banane commercialisée localement est en deçà de celle exportée. « Ce n’est pas le résidu qui est vendu sur le marché local », a protesté énergiquement ce dernier. Agritrans, située dans une zone franche agricole, doit écouler 30% de sa production sur le marché local. En attendant que sa mûrisserie soit opérationnelle, des dizaines de marchande achètent la figue-banane verte et l'écoulent sur le marché local. Cette première barrière sautée, la suite, pour reprendre le P.D.G de la plus grande ferme agricole à cette date du pays, est envisagée avec calme et sérénité. Elle consiste à mettre de nouvelles terres en exploitation pour répondre aux exigences de 160 000 tonnes de banane par an du client, Port International. Une compagnie avec près de 140 ans d'expérience au compteur dans l’import-export et dans l'approvisionnement en fruits et en légumes frais en provenance d'Europe et de l'étranger. Port International importe de la banane depuis 1912. Actuellement, Agritrans à Trou-du-Nord exploite environ 400 hectares et est capable de fournir 15 conteneurs de bananes par semaine avant de monter progressivement en puissance. Pour augmenter sa production, Pierre-Richard Joseph a admis volontiers que le projet Agritrans est en quête de beaucoup de partenaires financiers, tant nationaux qu’internationaux. C’est ce qui a, entre autres, motivé le voyage qu’il a effectué en Allemagne au mois de juillet dernier. Muni d’une recommandation de Port International, Pierre-Richard Joseph dit avoir frappé aux portes de plusieurs institutions financières et de crédit allemandes et leur a vendu son projet. « Les démarches sont sur la bonne voie », a-t-il lâché de manière circonspecte. L’autre but de son voyage en Allemagne a été pour sonder le marché, ce qu’il représente en termes de capacité de consommation. Un marché qui, si l’on en croit Mike Port, président de Port International, croît chaque année à hauteur de 20%. Obligé d’aller quérir du financement à l’étranger pour développer davantage son projet, le nouveau patron d’Agritrans S.A. qui a remplacé Jovenel Moïse, candidat à la présidence, affirme ne pas vouloir tirer à boulets rouges sur le système financier national. En effet, il dit comprendre le fait que nos banques commerciales se montrent prudentes comme des serpents en n’allouant que 1% de leur portefeuille de crédit à l’agriculture, un secteur à risque. Joseph dit souhaiter que l’Etat haïtien donne des garanties aux assureurs privés de la place pour que ces derniers mettent à la disposition des entrepreneurs agricoles des produits d’assurances. A ce propos, Pierre-Richard Joseph annonce une bonne nouvelle pour le secteur agricole. Selon lui, des compagnies d’assurances sont prêtes à travailler avec l’Etat haïtien pour mettre en place une assurance-récolte. Pour Pierre-Richard Joseph, le plus gros risque auquel l’agriculture fait face reste et demeure l’inondation. Car, dit-il, la sécheresse peut mettre trois à quatre mois avant de détruire une plantation alors qu'une inondation prend à peine cinq minutes, ou moins peut-être, pour tout détruire. « Notre ferme agricole dispose d’un système de drainage paré contre n’importe quel type d’inondation », a fait savoir Pierre-Richard Joseph, arguant qu’agriculture rime avec prévision. En ce sens, le site de Trou-du-Nord a été choisi à dessein pour héberger la ferme agricole. A l’en croire, Trou-du-Nord est protégé de l’inondation par un ensemble de montagnes, et le dernier cyclone à avoir frappé Trou-du-Nord, le cyclone Hazel, remonte à 1954. 1954, l’année où Haïti, pour la dernière fois, a exporté de la banane vers le marché mondial.