Friday, December 19, 2014

Vers la mise en œuvre d’un programme de mise à niveau industrielle

le Nouvelliste | Publié le : 18 décembre 2014
Jean-Marc Dioulo, de l'Assistance technique du Programme d'appui au MCI
×
1 / 2
1
2
Le Ministère du Commerce et de l'Industrie (MCI), auquel la loi organique assure un rôle de premier plan dans le pilotage et la coordination de la politique commerciale et industrielle, a décidé d’engager la réflexion sur le développement stratégique de la filière textile et agro- industrie au regard des potentialités existantes. Pour ce faire, une expertise ponctuelle a été requise par l’Assistance technique (AT) au Programme d’appui au ministère du Commerce et de l’Industrie (PAMCI). Une sollicitation qui a permis de faire une analyse et de proposer des solutions de mise à niveau industrielle dans les secteurs priorisés par le gouvernement haïtien, notamment l’agro-industrie et le textile. En effet, à l’occasion des assisses sur la bioéconomie, Jean-Marc Dioulo et Laurent Geneviève du MCI ont présenté avec brio les éléments d’une politique commerciale industrielle. Ils ont surtout fait apparaître dans leurs présentations respectives l’importance de la mise à niveau industrielle dans cette politique. D’entrée de jeu, ils ont proposé une architecture de restructuration et de mise à niveau de l’industrie ainsi que des méthodes et des outils pratiques pour aborder, de façon synthétique et claire, les différents aspects du processus stratégique de mise à niveau et de modernisation de l’industrie haïtienne. Dans la deuxième partie, la réalité dont il faut impérativement tenir compte en matière de développement, à savoir, la concurrence qui est de plus en plus vive entre les pays, l’évolution permanente des marchés et de la demande et enfin le contenu en technologies de pointe des produits réalisés partout dans le monde. Pour arriver à une mise à niveau industrielle en Haïti, il nous a été donné de constater qu’il faut structurer le secteur productif, orienter l’épargne vers les secteurs jugés prioritaires par le gouvernement, diffuser les informations (connaissance des marchés, connaissance du droit, …) et réaliser les infrastructures nécessaires. Les entreprises et les « métiers » doivent également se moderniser à temps. Ils doivent s’assurer de la transmission des connaissances et des compétences entre salariés expérimentés et jeunes embauchés, développer, construire une stratégie intégrant le long terme et, tenant compte de la vie des produits, développer l’innovation , mettre en commun ce qui doit l’être : action de R&D et innovation dans des centres techniques, sous-traitance partagée favorisant les économies d’échelle et la qualité, informations sur les marchés dès lors que le partage n’est pas un obstacle à la concurrence et intégration d’ingénieurs et de techniciens, ainsi que les commerciaux et les juristes nécessaires. De son côté, l’Etat doit passer d’une posture indifférente ou défensive à une posture offensive en se positionnant sur les maillons de la chaîne les plus stratégiques et sur les secteurs d’avenir tout en tenant compte de sa propre histoire et de ses avantages comparatifs pour développer une action stratégique à long terme et fixer des objectifs. Par la même occasion, favoriser la durée par la formation, la recherche et les aides sectorielles adaptées. Aussi doit-il mettre en place le contexte permettant aux entreprises de se développer dans la durée, mettre en place des aides sectorielles et créer les synergies nécessaires entre entreprises et recherche publique, et développer des coopérations renforcées au niveau régional et international. De plus, l’Etat se doit de capter et diffuser l’information utile, via les centres techniques des professions et les structures professionnelles ou inter-professionnelles, orienter l’épargne vers l’industrie et les secteurs économiques productifs, et de favoriser les « clusters » de PME, là aussi avec des contrats précisant objectifs, moyens et engagements. Tarifs, Qualité, Accès au marché, Accords commerciaux sont, de l’avis de M. Jean-Marc Dioulo, de l’AT au PAMCI, les éléments d’une politique commerciale à prendre en compte dans l’élaboration de la politique industrielle. Les politiques de promotion de l’exportation, qui créent de l’emploi, offrent des salaires plus élevés, et apportent des devises étrangères en vue de financer l’industrialisation, définissent les politiques qui ont pour objectif la mise en place des infrastructures efficaces pour le secteur des services, l’accès aux canaux de distribution, et l’accès à l’énergie à faible coût, élaborent les politiques de propriété intellectuelle pour faciliter l’accès à la technologie et à la production à meilleur prix, les politiques d’investissement qui maximisent la contribution des IDE au développement industriel grâce à l’accès au capital et à la technologie dans les secteurs clés. Les politiques agricoles qui visent à réduire la dépendance des pays vis-à-vis de l’importation de produits alimentaires de base et à soutenir les exportations agro-industrielles déterminent le principe fondateur de la mise à niveau industrielle visant l’amélioration de la compétitivité des industries, qui à des exigences claires. En définitive, parmi les recommandations proposées pour la mise à niveau industrielle en Haïti, il y a lieu de renforcer la qualité des normes et la réglementation d’exercice des industries (fiscalité, environnement, sécurité au travail, propriété intellectuelle et industrielle, etc.), de déterminer les normes haïtiennes applicables aux produits sensibles, de renforcer/créer les structures d’appui, tels le BHN, les microparcs ou les observatoires d’échanges et de promotion des exportations, lancer un programme pilote pour faire le diagnostic interne de chaque industrie pilote.

No comments:

Post a Comment