Le groupe de travail de l'ONU composé d'experts d'origine africaine a appelé hier le gouvernement dominicain à adopter des dispositions pour empêcher des déportations arbitraires et trouver des solutions aux accusations de déportations d'haïtiens liées à des décisions racistes.

Selon certaines statistiques 40 000 personnes ont été déportées depuis la fin du programme de régularisation des étrangers le 17 juin 2015.

Aucun individu ne doit être déporté quand il a des raisons légales et valables de rester, a dit Mme Mireille Fanon Mendes-France, qui dirige le panel d'experts.

Elle soutient que les dominicains d'ascendance haïtienne ont le droit de résider dans le pays aussi bien que les enfants nés en République Dominicaine qui sont légalement enregistrés. Les autorités dominicaines ne peuvent violer les normes internationales, celles du système interaméricain de protection des droits humains et spécialement leur constitution, a-t-elle insisté.

Elle a également alerté sur les difficultés pour obtenir les documents nécessaires à l'inscription dans le processus de régularisation et de naturalisation et l'absence d'information sur le plan de déportation. Selon Mme le climat de peur lié aux déportations a contraint plusieurs individus d'ascendance haïtienne à fuir la république dominicaine.

Le Groupe de travail a réitéré son appel aux autorités dominicaines pour la mise en place d'une législation transparente et effective et d'autres dispositions visant à combattre la discrimination et l'exclusion sociale.

La République Dominicaine ne reconnaît pas l'existence de problèmes structurels de racisme et de xénophobie, mais les autorités doivent en priorité rechercher des solutions à ces problèmes pour que le pays puisse être libéré des tensions et de la peur, a conclut Mme Mendes-France.

LLM / radio Métropole Haïti