Haïti - Politique : L’ECOSOC se penche sur les difficultés d’Haïti
23/07/2015 10:08:21
Le Vice-Président de l’ECOSOC, M. Oh Joon (République de Corée), a affirmé qu’Haïti appartenait aux catégories « pays les moins avancés » (PMA) et « petit État insulaire en développement » (PEID) et, en tant que tel, continuait à affronter de grandes difficultés pour maintenir le rythme de sa reconstruction et de son redressement économique. C’est ce qu’a constaté le Groupe consultatif spécial sur Haïti, organe chargé de suivre de près les efforts de redressement du pays et de guider l’aide internationale, lors de sa visite sur le terrain en mai dernier. Le Président de ce Groupe et représentant du Canada a souligné à cette occasion l’importance pour le pays de continuer à bénéficier de l’appui des donateurs et d’une action internationale coordonnée. Le Vice-Président de l’ECOSOC a par ailleurs affirmé que le travail de ce Groupe était plus important que jamais, raison pour laquelle l’ECOSOC a décidé de reconduire son mandat pour un an, aux termes d’une résolution adoptée ce matin.
Le Représentant du Canada a attiré l’attention sur le passage de la résolution préliminaire selon lequel il serait possible pour tous les acteurs du système de l’ONU, y compris au besoin le dispositif de consolidation de la paix de l’ONU, « de coordonner leurs efforts, à la demande du Gouvernement d’Haïti, afin de mieux contribuer au renforcement des institutions nationales et à la mise en œuvre de stratégies et de programmes à l’appui de la reconstruction et au développement durable. En incluant ce passage, et en offrant leur soutien, les membres du Groupe consultatif ad hoc sur Haïti démontrent, aux yeux de la présidence, qu’ils reconnaissent que la situation en Haïti évolue de manière positive et que le temps est venu pour le système de l’ONU et pour les partenaires du développement d’Haïti de veiller à ce que le pays ait accès, à sa demande, à l’éventail complet d’outils que l’ONU peut mettre à profit pour lui permettre de cheminer vers un avenir où tous les Haïtiens auront l’occasion de contribuer à une société plus juste, prospère et sûre.
Le Coordonnateur résidant du PNUD en Haïti, qui est intervenu par vidéoconférence, a fait le point de la situation après la visite de l’ECOSOC dans le pays du 26 au 29 mai http://www.haitilibre.com/article-14055-haiti-politique-vers-la-transition-entre-l-humanitaire-et-le-developpement-durable.html Au plan du développement économique et social, des progrès ont été réalisés dans la réalisation des OMD, dont notamment la baisse du taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans, la baisse de la pauvreté extrême à 25% et un taux de scolarité de 88%, a ajouté le Coordonnateur. Il a évoqué en outre les défis du chômage des jeunes d’un taux de 55%, le fait que 45% de la population vit sous le seuil de 1,25 dollar par jour ainsi que la déforestation et la sécheresse dans le sud du pays. S’agissant de l’épidémie de choléra, l’infection touche 18,114 personnes et a fait 152 morts (2015). Il faut rester sur nos gardes, a prévenu le Coordonnateur, qui a indiqué que les actions en cours sont la poursuite des vaccinations, les mesures d’isolement des patients, le renforcement de l’hygiène, l’accès à l’eau et à l’assainissement.
Il a aussi constaté une baisse de 96% des personnes déplacées après le séisme, déplorant toutefois que 68,000 autres vivent encore dans les camps. Il s’est dit préoccupé par la situation humanitaire en raison de la sécheresse dans le sud-est et du nombre croissant des personnes rapatriées de la République dominicaine. L’équipe de pays de l’ONU et ses partenaires financent les campagnes de réduction du choléra, et lancent un appel d’urgence pour aider les personnes rapatriées de la République Dominicaine en matière d’hygiène, d’assainissement, d’eau et de sécurité alimentaire, a-t-il précisé. En ce qui concerne la Minustah, il a évoqué la nécessité du plan de transition de la Mission vers les équipes humanitaires pour mieux aligner ses priorités sur celles du pays et sur l’élaboration d’un système intégré de réaction internationale.
Le représentant du Guatemala a salué les efforts du Gouvernement haïtien dans l’organisation des élections et exprimé l’espoir qu’elles seraient libres et transparentes. Il a souligné l’importance d’investir dans les institutions pour renforcer l’état de droit comme la police et la justice et réitéré la nécessité de la poursuite de l’aide internationale permettant d’améliorer la capacité des institutions haïtiennes. Il a par ailleurs insisté pour que la Minustah mette l’accent sur la stabilisation du pays avant les élections et pendant la transition après les élections.
Le représentant du Brésil a affirmé que de nombreux défis persistent mais qu’il faut les relever avec tous les partenaires. La présence des Nations Unies doit répondre aux besoins de développement du pays et son pays continuera sa coopération en matière socioéconomique et apportera son appui à l’organisation des élections et à la Minustah.
Le représentant du Chili a souligné le rôle de la coopération Sud-Sud et triangulaire qui doit être conforme aux priorités définies par le Gouvernement haïtien. Ces directives sont la voie à suivre, a-t-il dit, en affirmant que les protagonistes doivent respecter leurs engagements, c’est-à-dire financer le plan de transition élaboré par l’ONU. Pour ce qui le concerne, le Gouvernement du Chili a apporté sa contribution, notamment en matière d’aide à la petite enfance dans l’éducation, à la formation de 275 policiers haïtiens et à l’octroi de bourses de troisième cycle aux universitaires.
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