Vingt-quatre (24) heures après la publication du calendrier partiel des prochaines élections par le Conseil Electoral Provisoire (CEP), les leaders politiques ont fait entendre leur voix, rejetant d'un revers de mains la démarche du CEP.
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Selon Sauveur Pierre Etienne de l'OPL, jusqu'à présent le Conseil électoral n'a encore pas pris de contact avec les partis politiques. « Les élections concernent le peuple en premier lieu, ensuite les partis politiques, a souligné Sauveur Pierre¬ Etienne, qui dit voit déjà venir des magouilles dans les prochaines élections.
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« La proposition de calendrier électoral est complètement absurde », a-t-il tempêté, dénonçant énergiquement le fait que le CEP a contacté le gouvernement sur le calendrier alors que les partis politiques ont eu connaissance du document par la presse comme tout le monde. « Le comportement du CEP présage qu'il va organiser des élections uniquement pour le pouvoir », commente-t-il.
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Pour la Fusion des sociaux-démocrates, « le CEP a mal commencé, il est suspect, il ne peut pas présenter un calendrier électoral sans l'aval des partis politiques;il attise un nouveau foyer de tension, une nouvelle crise se dessine… »
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« Les partis politiques étant des acteurs importants dans le processus électoral, le CEP ne peut pas à lui seul définir un calendrier électoral. C'est inacceptable », dénonce Rosemond Pradel, rappelant que nous sommes dans une situation d'exception et que ce CEP est né à la suite de négociations politiques. « Il est tenu de respecter certaines contraintes », croit-il. « Ce CEP commence déjà à créer des foyers de tensions et par son comportement il risque d'aggraver la situation », regrette-il.
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La Fanmi Lavalas qui n'a pas pipé mot dans la presse depuis un certain temps a déclaré laconiquement au journal Le nouvelliste que les partis politiques ne peuvent pas gober « les coûts sociaux et matériels de plusieurs élections dans une année » - une façon de dire implicite qu'il désapprouve ce nouveau calendrier électoral qui s'échelonne de juillet 2015 à janvier 2016.
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Même son de cloche de la part du MOCHRENHA qui croit que le mois de janvier 2016 pour le deuxième tour des présidentielles est une date est inappropriée, voire anticonstitutionnelle. L'anti constitutionalité de cette date réside dans le fait que, si élection présidentielle il y en aura en janvier 2016, l'échéance du 7 février arrivera sans un nouveau président élu à la tête de l'Etat, comme le veut et stipule l'article 134.2 de la Constitution amendée ».
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Selon le calendrier communiqué ce mardi, deux élections se tiendront en 2015. Les élections législatives sont fixées pour le mois de juillet et les présidentielles au dernier dimanche du mois d'octobre. Le deuxième tour des législatives aura lieu en même temps que le premier tour des présidentielles, soit le 25 octobre ; et le second tour des présidentielles en même temps que les municipales et locales en janvier 2016.
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Le président du CEP, M. Opont avait toutefois tenu de préciser que les conseillers électoraux allaient s'arranger pour s'adresser de manière formelle à l'ensemble des partis politiques d'ici la fin de cette semaine.
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MJ/Radio Métropole Haïti