Le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) dit prendre note de la formation, sur la base de l'article 289 de la Constitution de 1987, de l'organe électoral devant réaliser les prochaines élections dans le pays.

Ce nouveau Conseil Electoral Provisoire (CEP), qui est constitué de membres issus de différents secteurs de la société, jouit d'une confiance, même relative, auprès du peuple haïtien, estime le RNDDH, en dépit du fait qu'il détient en son sein certains membres contestés.

Par ailleurs, le RNDDH dit déplorer les retards accumulés dans l'organisation des élections – ce qui a eu pour conséquence la rupture de l'ordre républicain, mettant ainsi le pays dans une situation d'exception.

Le parlement est dysfonctionnel depuis le 12 janvier dernier.

Si certains secteurs exigent la réalisation immédiate des élections, dans l'objectif, selon eux, de retourner rapidement à l'ordre constitutionnel, le RNDDH se montre plus lucide. L'organisme des droits humains se dit conscient que le CEP doit créer un climat de confiance et réaliser le plus vite que possible, des élections crédibles, de sorte que le pays puisse sortir de cette situation d'exception dans laquelle il se trouve.

Toutefois, il pense que la conjoncture politique actuelle ne peut en aucun cas justifier la réalisation d'élections hâtives dont les résultats ne seront pas forcément de nature à résoudre la crise pré-électorale qui sévit dans le pays.

Plus loin, le RNDDH estime que les différentes actions qui ont été préalablement prises par l'organe électoral précédent doivent être minutieusement évaluées dont entre autres, le processus ayant conduit à la mise en place des Bureaux Electoraux Communaux (BEC) et des Bureaux Electoraux Départementaux (BED).

En ce sens, le RNDDH rappelle que les BEC et les BED constituent en Haïti, le fondement des élections crédibles. Ils doivent être composés d'Hommes et de Femmes qui inspirent confiance et qui sont exempts de tout soupçon. Or, lors des derniers examens qui se sont réalisés pour la mise en place de ces instances, plusieurs voix se sont élevées pour dénoncer les fraudes qui entachaient ces concours, rappelle-t-il.

En raison de tout ce qui précède, le RNDDH se questionne sur la crédibilité de ces BEC et de ces BED et invite les autorités étatiques, le CEP, les partis politiques ainsi que toutes les parties concernées par la réalisation des élections en Haïti, à se pencher sérieusement sur leur capacité à organiser de bonnes élections.

MJ/Radio Métropole Haïti