« Kontra Pèp la s’inscrit en faux contre toute élection partielle précipitée (dans 120 jours) qui ne peut qu’envenimer la crise en poursuivant des objectifs encore inavoués de mettre à l’écart la majorité de la population dans des listes électorales déjà constituées de façon médiocre, de monter un CEP permanent contrôlé par les ennemis du peuple, fabricants d’élections truquées et de concocter, de manière anti-démocratique, une nouvelle Constitution permettant de renforcer et légaliser, le bradage des ressources nationales et la tutelle internationale.
Nous déplorons le fait qu’avant même de consulter les acteurs haïtiens, dès son arrivée, la délégation du Conseil ait lancé un appel à la tenue d’élections rapides, alors qu’il faudrait paver la voie pour aboutir à des élections générales, crédibles et souveraines à la fin de 2015, devant nous conduire à un retour à l’Ordre constitutionnel [...] »
Par ailleurs, Kontra Pèp la informe la délégation de l’ONU de l’utilisation malicieuse de l’accord du 11 janvier dernier, fruit des négociations auxquelles il a participé et qu’il a signé précisant que « Cet accord soulignait à l’encre forte l’absence de consensus sur le choix du Premier Ministre et stipulait clairement que la légitimité et l’effectivité de ce dernier dépendaient de l’agrément du Parlement [Article 17] http://www.haitilibre.com/article-12922-haiti-politique-l-executif-signe-un-accord-avec-4-partis-de-l-opposition.html Le vide parlementaire créé à partir du 12 janvier 2015, rend donc caduc ce document et entraîne la nécessité d’entreprendre de nouvelles négociations pour aboutir à un réel consensus sur un nouveau gouvernement et sur la composition d’une instance de contrôle de ce gouvernement, avec la participation des acteurs politiques et de la société civile, en vue de créer un climat favorable à la tenue des élections. »
Ajoutant « Nous souhaiterions que le Conseil de sécurité arrive à comprendre tous les risques d’une telle politique en Haïti et la nécessité de rompre avec les manœuvres du pouvoir et l’agenda qu’il exécute, qui n’aboutiront qu’à enfoncer le pays dans une crise encore plus profonde. Une fois de trop la tentative d’une solution nationale négociée a été sabotée avec la complicité d’un secteur de l’International. Il est évident que le gouvernement mis en place, installé avec la participation du Core Group, n’a rien à voir avec un gouvernement de consensus tel qu’il est suggéré dans le rapport de la Commission consultative que M. Martelly a dit endosser. »
Lettre signée par l’ex Sénateur Jean William Jeanty, Coordonnateur national ; Rudolph Prudent et Philefrant St. Naré, membre de la Coordination nationale.
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